Esclavage  

L'esclavage en Afrique de l'Ouest

Le Bénin et plus particulièrement Ouidah, (ainsi que l'île de Gorée au large de Dakar, au Sénégal) deviennent entre le XVI ème et le XIX ème siècle, la plaque tournante de la traite qui alimentait les plantations d'Amérique et des Caraïbes. Durant toute cette période des millions d'Africains ont été enlevés de leurs villages. Après avoir marché des semaines durant, attachés au cou et aux poignets, marqués au fer rouge, ils ont été jetés à fond de cale, entassés dans des compartiments empêchant tous mouvements, et embarqués pour de longs et souvent mortels voyages.

La première compagnie maritime, hollandaise, à pratiquer la traite est créée en 1621. En 1685, vingt ans après avoir créé la Compagnie Française des Indes Occidentales, Colbert édicte le "Code noir" une loi esclavagiste qui justifie le recours à l'asservissement. Dans l'article 44 de ce code, le législateur écrit :" Déclarons les esclaves être biens meubles".
Ce qui fut effectivement le cas.

Arrivés à destinations les esclaves faisaient l'objet d'un humiliant marché. Examinés comme des animaux, palpés, pesés, séparés de leur famille quand le cas se présentait, ils étaient vendus aux enchères et devenaient le bien exclusif d'un maître qui avait sur eux droit de vie et de mort.
Français, Portugais, Espagnols, Hollandais, Anglais,... ont mis là, au point, un trafic à grande échelle. Les Français le nomment "bois d'ébène", les Anglais "black ivory", ivoire noir. C'est derrière ces appellations précieuses que l'Europe organise son commerce d'êtres humains razziés décimant ainsi toute une population.

Les décideurs locaux de ces époques et plus particulièrement les rois et les marchands ne sont pas "blancs" dans cette affaire et, voyant là une façon de s'enrichir, ils n'ont pas hésité à "mettre la main à la pâte" organisant souvent eux-même les rapts en échange de soutiens, d'argent ou même de pacotilles et servant d'intermédiaires.

Aboli une première fois en 1794, pendant la révolution, rétabli par Napoléon, l'esclavage n'a définitivement été interdit chez nous qu'en 1948 sous l'impulsion de Victor Schoelcher.

Gardons en mémoire cette partie de notre histoire dont les conséquences économiques, sociales, politiques, se font encore sentir aujourd'hui et qui marqueront sans doute à jamais l'inconscient collectif de ces peuples.

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