Le royaume d'Abomey
La fondation du royaume d'Abomey remonterait aux environs de 1625. C'est Do-Aklin, un descendant de la princesse de Tado, qui en jeta les premières pierres. Son petit-fils, le roi Ouegbadja voulut annexer un état voisin. Le roi de ce dernier, qui se nommait Da le mit au défi de le faire. Da fut battu, décapité, sa dépouille jetée sous les murs du palais d'Abomey alors en construction. Et c'est ainsi que l'on put dire que le royaume du Da-Homè fut édifié sur le ventre du roi Da (homé signifie ventre).
Au 18 ème siècle, le royaume mena une politique d'expansion territoriale et s'agrandit fortement. Il connut un nouvel essor politique sous Ghezo et Glèglè. Le roi Béhanzin, après une forte résistance à l'occupant français, dut s'incliner. Ago-Li-Agbo fut le dernier roi.
On peut lire cette histoire dans les tentures d'Abomey.
Les appliqués d'Abomey

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On peut voir à Abomey des artisans travaillant avec des techniques "d'appliqué" sur de grandes tentures aux couleurs vives et contrastées. Le plus souvent, sont utilisées pour ce travail, les armoiries des rois de la cité. De ce fait, il peut être intéressant de les connaître pour pouvoir faire une lecture de ces ensembles. |
L'oiseau et le tam-tam parlent de Gangnehessou (1600-1620). La signification de ces armoiries c'est que "pas plus qu'on ne peut empêcher l'oiseau de chanter et le tam-tam de résonner, on ne pourra empêcher Gangnehessou de conseiller". |

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La jarre à indigo et le briquet rappellent un fait d'armes de Dakodonou (1620-1645) qui enferma le cœur de son ennemi dans une jarre et la fit rouler sur le sol établissant ainsi sa domination. |

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Le poisson et la nasse sont les armoiries de Houegbadja (1645-1685) qui après avoir échappé avoir échappé à un piège dit que : "le poisson qui s'est échappé de la nasse, n'y rentre plus…" |

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Akaba (1685-1708) lui, a choisi le sanglier. Cet animal ne peut lever la tête pour regarder le soleil car s'il le fait il sera égorgé. Le roi, donc, ne parlera jamais face à face avec ses ennemis. |

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Agadja (1708-1732) est le "preneur de bateau" et le bateau figure sur ses armoiries. |

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Tegbessou (1732-1774) est symbolisé à la fois par un buffle habillé que nul ne peut déshabiller et par une petite plante résistante qui pousse en dépit de tout. Ces symboles célèbrent son courage et sa résistance devant les convoitises de ses voisins. |
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Le passereau nous vient du roi Kpengla (1774-1789). Son nom signifie "le caillou n'a pas froid dans l'eau" et montre un roi capable de face à tous les dangers sans faiblir. |

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Agonglo (1789-1797) rendu célèbre par ses réformes sociales voit son règne représenté par l'ananas. Cela signifie " la foudre tombe sur le palmier à cause de sa haute taille mais pas sur l'ananas". |

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Guézo (1818-1858) a pour emblème le buffle encorné non habillé. Le buffle encorné est puissant et ses ennemis ne peuvent rien contre lui. |

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Glèglè (1858-1889) a lui, choisi le lion, qui sème la terreur dans la brousse, pour le représenter. |

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Gbéhanzin (1889-1894) , le Vercingétorix du Bénin, est le requin féroce capable de dévorer les blancs qui veulent lui prendre sa terre ou l'œuf "que le monde tient et que la terre désire". |

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Ago-Li-Agbo le dernier roi, a pour armoiries : le pied, le caillou, l'arc et le balai. |
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