- Le Bénin est le berceau du Vaudou et cette religion traditionnelle retentit fortement sur toute la société (qu'elle soit animiste ou pas). La métaphysique Vaudou inclut un Au-delà et un Grand Maître, organisateur du monde visible et invisible, assisté de nombreuses déités : les Voduns. Ces Voduns sont tous investis de tâches particulières et servent de liens entre les hommes et le Grand Maître.
Cette métaphysique propose à l'humain de reconnaître sa propre fragilité et l'invite à des pratiques visant à se concilier les dieux, les ancêtres, et par là, leur force.
Ces pratiques consistent en offrandes, sacrifices et louanges suivis de chants et de danses destinés à provoquer l'apparition des dieux dans les corps des « vodounsis » en transe (on appelle Vodounsi les adeptes d'un Vodun). Elles recourent parfois à la puissance occulte des fétiches.
Les Voduns peuvent se présenter sous la forme personnifiée de phénomènes naturels, être génie protecteur ou maléfique, ou encore représenter l'esprit des ancêtres d'une famille, d'un clan ou d'une tribu.
Lors des cérémonies, les vodounsis entrent en contact avec la divinité qu'ils honorent et au service de laquelle ils sont dédiés après une initiation.
Cette tradition a pu survivre pendant des siècles dans différents environnements socioculturels grâce à sa tolérance et à sa grande capacité d'adaptation. Dans les différents pays où elle s'est développée (en particulier par le biais des migrations dues à l'esclavage), le fond des différents cultes vaudou reste le même quoique fortement influencé par la culture environnante.
Les sociétés secrètes
Le culte du vaudou s'entoure de sociétés secrètes. Ces sociétés ont à la fois un rôle social et religieux.
Les Zangbétos par exemple, nommés aussi "les gardiens de la nuit" sont une sorte de police vaudoue. Ils interviennent, de nuit, au nom de la communauté, sans responsabilité personnelle, pour rétablir l'ordre. Pour châtier celui qui perturbe, les interventions peuvent être "musclées" !
Ils apparaissent coiffés de masques et couverts de raphia, ce qui les fait ressembler à une meule de foin. Ils sont bien sûr méconnaissables. Leurs cérémonies sont secrètes, on ne peut pénétrer sans être initié à l'intérieur de leurs temples, on n'en connaît pas les adeptes.
Egoun fait l'objet d'un culte particulier inaccessible aux femmes. Les Egoungouns eux, servent d'interface entre l'ici-bas et l'au-delà. Ils apparaissent aux cérémonies dans des costumes clinquants et colorés. Lors d'une cérémonie, le danseur devient lui-même vaudou et les hommes écoutent ses conseils qui, en quelque sorte, sont ceux envoyés par l'au-delà.
Les sociétés Guélédés sont d'origine yoruba. Les masques qui les caractérisent présentent généralement des figures féminines (même si seuls les hommes peuvent les porter). Ils sont utilisés pour implorer la protection des divinités par l'intercession des "mères de la société", gardiennes des traditions, détentrices de la vie et de la mort. Ces masques visent également à dénoncer de façon ironique des comportements peu édifiants et portent donc un message moral.
Les guérisseurs vaudous : les azétos
Les africains ont peur de la sorcellerie… A tel point que cette peur peut déclencher des maladies. Les azétos sont des sorciers-guérisseurs auxquels les béninois ont recours lorsqu'ils pensent que leur "maladie" est le résultat d'un envoûtement. Ces "auxiliaires médicaux" souvent bons psychologues et très versés dans l'art d'utiliser les plantes, les divers os et autres minéraux pour soigner, donnent des traitements chargés de nettoyer (avec l'aide de quelques prières bien sûr) l'esprit et le corps.