Problèmes  

Les problèmes de société

 

La corruption

Les journaux abondent d’articles dénonçant des faits de corruption ; la radio et la télévision s’en font également écho. Mais, c’est un sujet très sensible.

 Lorsqu’on tente d’en parler, trois réactions se font jour : la dérobade, la justification, et enfin,  l’analyse utile.

Il ressort de cette analyse que 3 raisons expliquent cet état de fait :

  • La faiblesse des institutions de l’Etat,
  • les mauvais choix économiques opérés,
  • l’attitude de tolérance des populations vis-à-vis du problème

La corruption est surtout prépondérante dans le secteur public et sur le marché politique. Elle se manifeste par des pots de vin, de la fraude fiscale ou douanière, par la surfacturation des services de l’Etat, la sous facturation des redevances, les malversations, le trafic d’influence, le favoritisme…

(Extraits du rapport officiel : La corruption et la gouvernance au Bénin)

Des lois anticorruption ont été adoptées à l’unanimité par l’ensemble des députés en août 2011. Elles viennent d’être promulguées.

 

Le mariage forcé

Bien que le mariage forcé soit interdit par la loi béninoise, il est toujours pratiqué dans certaines zones rurales.

Il y a hélas une marge importante entre le droit et la coutume !

Ce type de mariage intervient souvent pour des fillettes très jeunes. Ces enfants, âgées parfois d’à peine une dizaine d’année doivent dès lors quitter l’école et se retrouvent mères très tôt, avec les conséquences que l’on imagine.

Nous en avons rencontré quelques-unes à Natitingou, chez le Pasteur Martin Sakoura.

N’ayant d’autre défense que la fuite, devant la pression parentale, elles avaient là trouvé refuge.

 

Les enfants sorciers

Pour de nombreuses communautés du nord du Bénin, les bébés qui, à leur naissance, ne se présentent pas par la tête, le visage tourné vers le ciel, sont des enfants sorciers. La tradition exige qu’ils soient sacrifiés. Les nouveau-nés malchanceux sont alors confiés à des «réparateurs», qui peuvent décider de leur fracasser le crâne contre un tronc d’arbre.

Source IRIN (Agence de presse des Nations Unies)

Et il en faut peu pour que l’enfant soit condamné à mort : il suffit qu’il se présente par les pieds, l’épaule ou le siège, voire par la tête, le visage face au sol. De même, l’enfant sera condamné si sa mère meurt en couche, s’il ne fait pas ses dents avant l’âge de huit mois, ou si sa première dent apparaît sur la mâchoire supérieure.

Avec des parents compatissants, l’enfant sera simplement abandonné dans la brousse, où il finira par mourir ou par être trouvé et sauvé par une âme charitable.

«Les paysans en allant au champ ou les bonnes dames en allant au marché ramassent régulièrement sur la route des bébés abandonnés qu’ils nous apportent. C’est un drame», a déclaré Alexis Agbo du Centre d’accueil et de sauvegarde de l’enfant (CASE), une ONG locale impliquée dans la lutte contre l’infanticide rituel au Bénin.

Mais si les parents d’un de ces nouveau-nés malchanceux décident de suivre la tradition, ils confieront ce dernier à un «réparateur».

Pourquoi un réparateur ? Qu’est-il sensé «réparer» ? En fait, dans cette tradition l’enfant n’est pas considéré comme une personne mais comme un esprit malfaisant échappé du «monde d’en bas» pour apporter le mal et le désordre dans la communauté. Il fait peur. Le supprimer, c’est rétablir l’ordre.

De nombreuses ONG se battent contre ces tragiques coutumes mais cette forme d’infanticide est loin d’être éradiquée.

Actuellement, sort sur les écrans un film-témoignage intéressant : «Le secret de l’enfant-fourmi» de Christine François. Il s’appuie sur une histoire réelle mais romancée et, projeté sur place, sert de point de départ à une prise de conscience nécessaire.

 

Les mutilations génitales

Pratiques des mutilations génitales féminines : la superstition fait perdurer la fin de l’excision au Bénin.
(La Presse du Jour, 27/06/2012)

L’Etat béninois s’est engagé légalement depuis 2003 contre les mutilations génitales féminines (Mgf) connues sous le nom de l’excision. Dans cette logique, le Parlement a voté et le président de la République d’alors, le Général Mathieu Kérékou a promulgué le 3 mars 2003, la loi portant répression de la pratique des mutilations génitales féminines. Plus de 9 ans après la promulgation de cette loi, ces pratiques rétrogrades ont encore cours dans certaines régions de l’Atacora, où on note quelques poches isolées de résistance.

 

Les vidomégons

Jadis, il était de coutume que les familles nanties prennent en charge certains des enfants de leur parentèle afin de leur donner une bonne éducation et une formation pour leur vie professionnelle.

Une sorte de préceptorat des temps anciens qui s’est de nos jours souvent transformée en un vrai esclavage moderne.

Les familles souvent démunies se laissent appâter par quelques menus cadeaux, l’idée d’une bouche de moins à nourrir, et l’illusion, peut-être,  d’un monde meilleur pour leurs rejetons.…

Ces enfants placés sont le fonds de commerce de beaucoup de trafiquants qui les utilisent pour travailler sur les marchés, comme domestiques dans les familles aisées et qui, à la moindre désobéissance, les maltraitent.

 

Le Bénin compte plus de 1 000 000 d'enfants travailleurs de 6 à 14 ans. Ce fléau fait environ 300 000 victimes par an, essentiellement des jeunes filles.

 

Nous avons rencontré à Natitingou le Pasteur Martin Sakoura qui dirige un Centre d’accueil pour des enfants vendus et des très jeunes filles qui se sont sauvées pour échapper au mariage forcé.

Une structure manifestement très pauvre ; des enfants à l’air triste.

 

VIH - Sida

Le premier cas a été diagnostiqué en 1986.

 La prévalence est plus importante dans les zones urbaines que dans les zones rurales.

L’infection a tendance à se stabiliser.

Les mères et les populations à risque bénéficient d’un programme de dépistage et de soins.

 

Estimations 2009

Nombre de personnes vivant avec le VIH

60000

Taux de prévalence chez les adultes de 15 à 49 ans

1.2%

Adultes âgés de 15 ans et plus vivant avec le VIH

55000

Femmes âgées de 15 ans et plus vivant avec le VIH

32000

Enfants âgés de 0 à 14 ans vivant avec le VIH

5400

Décès dus au sida

2700

Enfants rendus orphelins par le sida âgés de 0 à 17 ans

30000

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