Les rites
Le rite pénêtre la totalité des activités humaines, la pêche, la chasse, la culture, le quotidien comme l’événementiel. Le rite unit le groupe, sublime les tensions sociales, aide à résoudre les conflits, à régénérer la collectivité, à maîtriser les aléas. Il assure la continuité du clan, vise à se concilier les puissances telluriques...
On peut classer les rites :
- Ceux qui concernent la vie individuelle : rituels de naissance, initiatique, de circoncision, de puberté, de mariage, rites funéraires ; rites de séparation qui expriment l’abandon d’un statut antérieur ; rites de ségrégation qui indiquent que l’initié est coupé de la vie extérieure normale...
- Les rites négatifs (les interdits),
- Les rites positifs qui visent à utiliser la puissance du sacré au bénéfice de l’homme (sacrifices),
- Les rites de purification, les rites magiques (protection, divination, imprécation...),
- Les rituels d’inversion qui provoquent le désordre, transgressent les règles, les normes, bouleversent les hiérarchies (car du désordre naît l’ordre !).
Les rites de naissance
Il importe de mettre au monde de nombreux enfants :
- pour aider aux travaux des champs
- pour s’assurer une aide pour les vieux jours
- pour qu’il reste des survivants pour honorer les parents morts.
“ La femme stérile est infâme et morte à la vie...”
Après la naissance on enterre le placenta et le cordon ombilical sous le sol de la demeure.
La naissance est entourée de nombreux rituels destinés à préserver l’enfant des forces obscures et à le situer par rapport à un milieu de vie et à sa famille : rites de dation du nom, de présentation, de consécration ; rites de relevailles ; rites de présentation aux forces telluriques, aux points cardinaux, aux membres du lignage.
Les rites funéraires
Ici, les morts sont des “vivants invisibles” ! Ils se signalent à l’attention des vivants soit sous forme d’événements bénéfiques soit en multipliant les malheurs s’ils se sentent négligés. Ils peuvent investir un “vivant visible” par la possession (état provisoire) ou la réincarnation (état définitif).
On distingue le cadavre (impur durant toute la décomposition) du défunt qu’il faut honorer lors des funérailles, que l’on doit interroger pour connaître les conditions de sa mort, à qui il faut sacrifier sur l’autel clanique pour qu’il puisse accomplir le grand voyage, mais que l'on doit aussi chasser pour que son esprit ne vienne pas troubler les vivants.
On note des rites d’anniversaire, de sortie de deuil, de passage au statut d’ancêtre.
Si le mort est un enfant encore non-nommé, les rites sont très réduits car il est considéré comme non-existant.
Le fait de mourir au loin est considéré comme dangereux car il empêche que se déroule la totalité des cérémonies.
Les Minas (Togo, Bénin) rendent présent leurs morts sous la forme de figurines en bois que l’on baigne, nourrit, habille.
Vie et mort sont intimement liées.
“ Le nouveau-né est un mort pour l’au-delà
et le mort, un nouveau-né dans l’au-delà “
Rites sacrificiels
Le sang, source de vie, est une symbolique constante dans le culte vaudou.
La pratique du sacrifice par le sang est le lien essentiel avec l'ancêtre ou la divinité. En effet, il est considéré qu'en immolant la victime, on libère la force vitale contenue dans le sang.
Le sang lui-même est donné en pâture aux esprits qui en ont fait leur nourriture essentielle ; la viande, elle, est pour les hommes qui, en la consommant, dans une sorte de communion rituelle, s'approprieront les forces vitales qui y sont contenues.
Autrefois, on sacrifiait des êtres humains. Il se murmure que cela se fait encore dans de rares cérémonies tenues très secrètes… mais faut-il y croire ? Ce qui est certain c'est que toute cérémonie voit aujourd'hui encore ces immolations. Moutons, chèvres, coq et cabris sont souvent "de la fête"…
Rien à redire ! Pour faire la fête, nous mettons bien, nous, la poule au pot, nous tuons toujours le bœuf gras… sans omettre l'éternelle dinde de noël !
Seule la forme change !
Rites de divination
"FA", le destin, la "Parole" qui sert d'intermédiaire entre l'humanité et les forces de l'au-delà, est considéré comme une divinité et doit être honoré, nourri, chéri, si on veut se le concilier.
Par le truchement du Bokonon (le devin) "l'inconnaissable" sera rendu compréhensible à l'homme pour peu qu'il le mérite par de nécessaires sacrifices.
Fa intervient tout au long de la vie (et même parfois avant la naissance) et il concerne toutes les couches de la société. C'est lui qui indique la date des cérémonies, la pertinence d'un voyage, d'un mariage… C'est lui qui identifie pour chaque individu le nom de l'ancêtre qu'il représente sur terre…
Lors des consultations, le bokonon se sert d'un chapelet divinatoire fait de noyaux coupés en 2 ou d'un jeu de 16 noix de palme. Ces objets délivrent des signes que le bokonon va transcrire puis décoder pour le demandeur.
A la fin de la cérémonie le bokonon remercie le Fa par des prières puis il indique ce qui devra être fait pour se concilier les forces d'en-haut.
Rites d'initiation
Les futurs “prêtres” vaudou, (qui peuvent être des femmes), sont initiés dans des “couvents”. Le noviciat peut durer de longues années. Pendant cette période, l’initié perd sa langue maternelle pour acquérir une langue “sainte” qu’il utilisera dorénavant durant chaque cérémonie. Rendu à la vie civile, il restera consacré au dieu et participera aux cérémonies en tant “qu’époux” du vaudou (vaudou-si). Il réapprendra sa langue maternelle sans, cette fois-ci, oublier la langue acquise lors de l’initiation.
Lors des fêtes les initiés dansent ensemble et portent les couleurs de la divinité.
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